Sylvie LEHERLE (1ère session à LOCHES, juillet 2023)
Dans la chambre que je partageais avec ma sœur, il y avait un piano, donc depuis toute petite, je pianotais. Vers l’âge de six et sept ans, nous nous sommes dirigées vers l’enseignement musical et évidemment, vers le piano. Arrivées à l’école de musique, on nous proposa… des flûtes à bec ! Malgré notre très timide protestation, nous fîmes un an de flûte pour apprendre le solfège. Cependant, nous avons rapidement trouvé un intérêt à la flûte, par le biais des duos… Chaque jour, nous nous exercions.
J’avoue « jouer à la feuille » et manquer un peu de rigueur. Le solfège, celui avec un S majuscule, le vrai, avec la battue de la main, je n’en ai jamais vraiment fait ! J’ai appris sur le tas, avec ma sœur… Forcément en duo quand on ne respecte pas le rythme… ça ne marche pas. On se reprenait l’une, l’autre. Puis on a joué des partitions de plus en plus difficiles, moi à l’alto et ma sœur à la soprano ou alto. En parallèle, je travaillais des concertos de Vivaldi, Téléman, Sammartini et des partitas de Bach. Et je présentai un concerto de Télémann pour le baccalauréat musique, préparé bien sûr en autodidacte. 19,5/20 ! Et le piano? Mes professeurs n’étaient pas très bons (!) et l’un d’entre eux m’a même fait donner une fessée par ma mère, parce que je ne travaillais pas assez ! J’ai donc arrêté le piano et continué la flûte.

et le SAXOPHONE…
Dans les années 1980, le saxophone a été un instrument très médiatisé par des groupes comme Pink Floyd, SuperTramp… J’ai donc demandé à ma mère d’apprendre le saxophone . Elle n’était pas d’accord car «le saxophone était dangereux» (???!!!) Elle m’a affirmé que le saxophone donnait le cancer des lèvres ???!!! J’ai appris récemment que mon grand-père était un ouvrier, saxophoniste à ses heures, et qu’il courait les bals chaque week-end. Son image était fortement négative auprès de son épouse, directrice d’école élémentaire, qui n’écoutait que des musiciens romantiques tels que Schubert Schumann ou Beethoven, et le méprisait, lui qui jouait du jazz et des musiques à la mode. Le pauvre homme est décédé à 40 ans d’une leucémie qui lui a déformé le visage. Sa fille, petite, a donc pensé que c’était à cause du saxophone.
Mais je suis opiniâtre, et à 26 ans, j’ai commencé le saxo ! Ayant pris des cours pendant 3 ans, j’ai joué dans une petite harmonie où le chef m’a rapidement demandé de jouer premier saxo, puis saxo solo. Depuis, je n’ai jamais arrêté de jouer de cet instrument. Allant même prendre des cours d’improvisation, de jazz, de rythmique. J’ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer un excellent saxophoniste russe, avec lequel j’ai passé des concours et des examens jusqu’au niveau fin d’études. Avec lui, j’ai démarré une superbe aventure musicale quand il a fondé un quatuor de saxophone. « CARREMENT SAX» Puis ce fut le Big band « CARRÉMENT JAZZ »… 18 ans de musique !
La musique baroque m’a amenée au jazz ! Un parcours plutôt atypique ! Soliste dans mon orchestre, pour gagner ma vie, j’étais, en fait, comptable ! C’est par l’intermédiaire de Bernard MANO que je suis arrivée à Avent’Age. J’adore nos sessions, pouvoir jouer toute la journée. C’est mon oxygène !